La taxonomie verte européenne est une initiative phare du Pacte vert pour l’Europe, visant à orienter les investissements vers des activités économiques durables pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Ce système de classification identifie les activités respectueuses de l’environnement, guidant ainsi les décisions financières vers des projets écologiquement responsables.
Qu’est-ce que la taxonomie verte européenne ?
La taxonomie verte de l’Union européenne est un cadre de classification des activités économiques en fonction de leur durabilité environnementale. Elle sert de boussole pour les investisseurs, les entreprises et les décideurs politiques, en identifiant les activités contribuant substantiellement à la réalisation des objectifs environnementaux de l’UE.
Objectifs principaux
La taxonomie vise à :
- Atténuer le changement climatique : Réduire les émissions de gaz à effet de serre.
- S’adapter au changement climatique : Renforcer la résilience face aux impacts climatiques.
- Utiliser durablement les ressources aquatiques et marines : Protéger les écosystèmes aquatiques.
- Promouvoir l’économie circulaire : Encourager le recyclage et la réutilisation des ressources.
- Prévenir et contrôler la pollution : Réduire les polluants dans l’air, l’eau et les sols.
- Protéger la biodiversité et les écosystèmes : Préserver les habitats naturels.
Pour qu’une activité soit considérée comme durable, elle doit contribuer substantiellement à au moins un de ces objectifs sans nuire aux autres, tout en respectant des garanties sociales minimales.
Contexte et mise en œuvre
Adoptée en juin 2020, la taxonomie verte s’inscrit dans le cadre du Pacte vert pour l’Europe, lancé en 2019. Ce pacte vise à faire de l’Europe le premier continent neutre en carbone d’ici 2050. La taxonomie est un outil essentiel pour orienter les flux de capitaux vers des activités durables, soutenant ainsi la transition écologique de l’économie européenne.
Critères d’évaluation
Les activités économiques sont évaluées selon des critères techniques précis, définis par des experts indépendants. Ces critères déterminent si une activité contribue de manière significative aux objectifs environnementaux et si elle respecte le principe de « ne pas causer de préjudice significatif » aux autres objectifs.
Implications pour les entreprises et les investisseurs
La taxonomie verte impose aux entreprises et aux investisseurs de divulguer la part de leurs activités ou de leurs portefeuilles alignée sur les critères de durabilité. Cette transparence vise à :
- Réduire le greenwashing : Éviter les fausses allégations écologiques.
- Améliorer la comparabilité : Permettre aux investisseurs de comparer les performances environnementales.
- Stimuler l’innovation : Encourager le développement de technologies vertes.
Défis et controverses
La mise en œuvre de la taxonomie verte a suscité des débats, notamment sur l’inclusion de certaines sources d’énergie comme le nucléaire et le gaz naturel. En 2022, la Commission européenne a proposé d’inclure ces énergies sous certaines conditions, reconnaissant leur rôle potentiel dans la transition énergétique. Cette décision a été critiquée par certaines ONG et États membres, qui estiment qu’elle pourrait compromettre les objectifs climatiques de l’UE.
Perspectives d’avenir
La taxonomie verte est appelée à évoluer pour couvrir un éventail plus large d’activités économiques et intégrer de nouveaux critères environnementaux et sociaux. Elle joue un rôle central dans la stratégie de l’UE pour mobiliser les investissements nécessaires à la transition vers une économie durable et résiliente.
En orientant les flux financiers vers des activités durables, la taxonomie verte européenne constitue un levier essentiel pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Elle offre un cadre clair et transparent pour les entreprises et les investisseurs, facilitant la transition vers une économie plus verte et inclusive.
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